S’il y a bien un film qui mélange le pire et le meilleur des années 90, c’est La Main qui Tue. On y retrouve tout ce qui caractérise l'époque : les jeans taille basse, les blagues absurdes, les effets spéciaux pratiques (et limite inquiétants par moments), et bien sûr, une bande-son rock qui fera sourire les nostalgiques. Que demander de plus ? Peut-être une main moins rebelle, mais on y reviendra.
Anton Tobias (incarné par Devon Sawa), est un ado comme les autres – du moins, c’est ce qu’il aimerait croire. Plutôt mou, un poil paresseux, il passe ses journées affalé devant la télé et semble être le genre de personnage qu’on ne voit que dans les comédies d'ados des années 90. Un jour, tout change quand sa propre main décide de prendre le contrôle… et de commettre quelques meurtres. Oui, sa main ! Voilà donc Anton plongé dans une course-poursuite avec son propre membre. Sur le papier, ça paraît absurde, et sur l’écran, c’est encore mieux.
Soyons clairs : on ne va pas voir La Main qui Tue pour sa profondeur émotionnelle ou sa complexité narrative. Non, ici, le scénario est un prétexte pour des blagues absurdes, des scènes d’horreur légèrement grotesques, et une certaine violence… cartoonesque, si l’on peut dire. Quand la main d’Anton commence à semer la terreur, le film prend une tournure des plus inattendues. Des meurtres, des situations cocasses, et des rebondissements improbables s’enchaînent pour créer une expérience de cinéma qui frôle l’absurde.
Entre Anton, le héros (ou anti-héros) à moitié endormi, et ses deux potes zombifiés, Mick et Pnub (joués par Seth Green et Elden Henson), on a un joli trio d'ados paumés qui ne semblent pas trop affectés par le surnaturel. Les personnages sont caricaturaux, mais c’est justement ce qui les rend si attachants. On est dans un univers où les règles du bon sens ont disparu, où les zombies se comportent comme des potes de lycée à la recherche d’un bon snack, et où les morts-vivants sont plus marrants qu'effrayants.
Ce film doit beaucoup à sa star principale : la main d’Anton. Elle a des mouvements précis, des intentions douteuses, et une tendance légèrement meurtrière. Certes, la main droite possède un jeu d’acteur limité, mais elle parvient tout de même à transmettre des émotions… du moins, des pulsions meurtrières. Elle est même capable d’une certaine créativité dans ses exécutions, qu’on pourrait qualifier d’imaginatives si l’on était dans un film d’horreur sérieux. Mais là, on rit autant qu’on frissonne.
Ah, les années 90 et leurs bandes-son ! On retrouve ici un choix musical qui complète parfaitement l’ambiance décalée du film. Avec des titres rock emblématiques de l'époque, chaque scène prend une dimension quasi ironique, où le son semble dire : "Oui, c’est ridicule, mais on s’amuse bien, non ?" La musique est un hommage à cette époque où le grunge et le rock alternatif dominaient la culture pop, ajoutant un charme vintage et une bonne dose de nostalgie pour les fans de la décennie.
On peut se demander si certains passages humoristiques étaient réellement voulus. Mais c’est justement ce qui rend La Main qui Tue si unique. Les répliques absurdes, les scènes qui frisent la parodie et les personnages excentriques font de ce film une perle rare dans le genre horreur-comédie. On oscille constamment entre rire et horreur, avec des moments si grotesques qu’ils deviennent mémorables.
La Main qui Tue est clairement destiné à un public qui aime les films décalés. Si vous cherchez de la logique ou du réalisme, passez votre chemin. Mais si vous avez envie de voir un ado lutter contre sa propre main possédée, des potes zombies philosophes, et des scènes de gore à peine crédibles, alors ce film est fait pour vous. Avec un mélange d’humour noir, de scènes gores et de personnages farfelus, le film réussit à s’imposer comme une comédie d'horreur culte. Et si vous l'avez loupé à sa sortie - et après - pas de panique, vous n'avez pas raté grand chose.
Les + : ambiance décalée
Les - : scénario très léger, humour absurde, pas pour tous les goûts